La Baronnie de Courmayeur
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


La Baronnie et ses petites histoires
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

 

 Son histoire.

Aller en bas 
AuteurMessage
Lisyane
Admin
Lisyane


Messages : 320
Date d'inscription : 23/01/2009

Son histoire. Empty
MessageSujet: Son histoire.   Son histoire. Icon_minitimeJeu 23 Avr - 15:02

Les débuts de sa Vie

Lysiane se réveilla le soleil dans les yeux, il devait se faire tard, elle avait dormi d'un sommeil profond et agréablement noir.
Les nuages de la veille avaient disparu, et la lueur blanchâtre des jours d'automne, enveloppaient, les montagnes qu'elle distinguait, par les ajours de sa bicoque délabrée.
Le sommeil est le meilleur remède aux blessures, celles qui saignent par les armes, comme celles qui blessent le cœur et l'esprit.
Aujourd'hui, la cupidité et la trahison règnent.

Que dire de la confiance?

Elle bailla en s'étirant de tout son long, comme un chat se prélassant au soleil de printemps, puis se leva de sa couche faite de vieille paille récupérée le long du chemin.
Elle enfila prestement ses défroques,la froidure de l'hiver naissant la fit frissonner.
Tout en baillant elle sortit, le contact de ses pieds nus sur l'herbe fraiche et mouillée de rosée était délicieux, elle descendit jusqu'à l'étang des cerfs pour y faire ses ablutions.

Elle n'était plus vagabonde, devait-elle en être fière?

L'inquiétude lui tordit le ventre, elle s'assit au bord de l'eau, les bras autour de ses genoux repliés sur sa poitrine.

Quand elle avait quitté ses parents, avec ce couple de bonne naissance, qui avait pour elle de grands et beaux projets, son père lui avait lancé de colère et de mépris,

« Lisy, tu ne seras jamais qu'une sale paysanne, une va-nu-pied qui ne vivra que de la générosité des nobliots . »

Pourquoi en avait-elle pleuré des jours durant ?
Les paroles dures et blessantes de son père ne la touchaient plus depuis longtemps, ni même les coups qui meurtrissaient sa chair d'enfant.

Au 4eme jour à la brune, elle était rentrée dans sa cellule.
Cette femme avait la tenue d'une Dame de son rang, mélé à la vigueur et la fierté des batailles qu'elle avait mené.

Ses paroles résonnaient encore à l'instant présent,

--Ma chère enfant, alors qu'un jour je me demandais pourquoi Aristote m'infligeait tant d'épreuves, j'ai prié des heures durant afin de trouver réponse à ma peine et ma rancoeur envers les Hommes.
Mais malgré tout, la mélancolie m'enveloppait aussi inexorablement que je me détachais de la foi.
Et puis mon époux est venu prier avec moi, nous nous sommes agenouillés nous tenant par la main.
Elle fit de même avec moi et doucement elle pria.

"Aristote, je t'avais demandé la santé pour être plus efficace sur cette terre. Tu m'as donné la faiblesse du corps pour que je compte davantage sur toi que sur moi-même<;

Aristote, je t'avais demandé une belle intelligence pour mieux comprendre le monde et réussir ma vie. Tu m'as donné une mémoire trébuchante et un esprit lent pour m'ouvrir à tes mystères par l'humilité.

Aristote, je t'avais demandé des responsabilités pour faire triompher les bonnes idées et les bonnes causes. Tu m'as donné d'être traitée pour rien et d'obéir, afin d'être proche des plus faibles.

Aristote, je t'avais demandé la richesse pour mieux aider les pauvres. Tu m'as donné la pauvreté et tes propres richesses à leur distribuer.

Aristote, je t'avais demandé une foi à soulever les montagnes. Tu as permis qu'il reste en moi des doutes inconfortables qui m'obligent à rester prudente et tout abandonner à ta Providence."


Lisyane sourit, cela avait été le début de sa toute nouvelle vie, à partir de ce moment, l'enfance avait laissé place à la maturité d'une toute jeune damoiselle.
Jour après jour elle avait travaillé des heures auprès de ce couple, qui lui avaient tout enseigné comme à une jeune fille de bonne famille, en échange de divers travaux, qu'elle avait mené de tout son coeur et de toute sa reconnaissance.


La jeune fille leva les yeux au ciel,

--Aristote, tu les as rappelé auprès de toi trop tôt ,en m'infligeant une autre épreuve à surmonter, encore et toujours.
Je l'ai accepté, je suis devenue moins qu'avant, et moins que rien ce n'est pas grand, chose, mais maintenant j'ai de l'instruction,j'ai appris la persévérance et la volonté, je suis revenue sur ma terre natale, pour me battre contre la fatalité.
Pourquoi aujourd'hui alors que la première étape est franchie, la peur me noue le ventre, comme une mécréante?

Lisyane laissa son regard flotter vers Bourg au loin encaissée dans la vallée, il fallait qu'elle fasse preuve de patience et d'humilité.
Mais également d'audace et de détermination.
La peur elle avait appris à vivre avec.

La peur des coups qui pleuvent et des relents fétides du trop plein de cervoises.
La peur de partir avec des inconnus loin de sa contrée.
La peur devant les hommes en armures.
La peur de mal faire la première fois qu'elle a pris le baton ou l'épée de bois.
La peur de se tromper de traduction durant un travail de copie.
La peur de la mort qui surprend et qui laisse le coeur vide et aussi froid qu'un lac de montagne gelé en hiver.

La peur de s'engager et de se tromper était peut etre la plus perfide.

--Ma fille chasse ses pensées qui t'embrouillent l'esprit, il se fait tard et tu es la en train de paresser....

La jeune fille se leva, son ventre tordu de douleur et d'angoisse quelques minutes plus tôt, lui rappela qu'elle avait faim et que cela faisait deux jours qu'elle n'avait rien mangé.

Le soleil avait disparu et de gros nuages envahirent le ciel, une fine pluie commençait a tomber discrètement.



La religion.

Depuis son arrivée, jamais elle ne s'était épancher sur sa vie d'avant, une période révolue, qui avait fait d'elle ce que elle était , mais qu'elle avait besoin d'oublier pour avancer.
Tout le paradoxe d'une vie mouvementée, qui l'avait conduit du plus bas a fréquenter nobles et bonne vie.

Puis Aristote en avait décidé autrement.

Souvent elle pensait que ce n'était qu'une épreuve supplémentaire a franchir sur son chemin de vie, afin d'être une bonne Aristotélicienne, une personne juste, humble et vertueuse.

--Vous savez, Le Très haut est dans mon cœur, je suis Aristotélicienne, j'ai étudié Le Livre des Vertus, je l'ai lu des nuits durant.
Je priais a toutes les offices Matines, laudes et Vêpres, voir même Complies, lorsque le besoin s'en faisait sentir.

Mes géniteurs étaient ce qu'ils étaient , dans les campagnes profondes les enfants sont une charge, certainement pas un don du Très Haut, peut être il y a t-il d'autres raisons pour lesquelles ils n'ont pas cru bon me présenter a la communauté Aristotélicienne en me Baptisant.
Mais cela m'est égale, le Sacrement du Baptême est pour moi une étape importante dans ma vie de croyante.
Le couple de bonne naissance et de grande lignée qui m'a recueillie, élevée, instruite et éduquée, comme vous vous en douter n'a jamais pu me faire baptiser, car hélas dans ses grandes famille on n'adopte pas une vilaine comme moi.

Lisyane ne devait pas laisser la colère ni même la peine l'envahir a l'évocation des blessures anciennes.

Elle respira profondément.

--Aristote les a rappeler a lui trop tôt, me laissant a nouveau seule.
Donc seule je me débrouille et cherche un sens a ma vie, il en sera de même dorénavant avec la religion.
Enfermée ma foy dans une église en ce moment est au dessus de mes forces, je dois trouver seule pourquoi Aristote a voulu que je traverse cette épreuve.

Voyez vous je suis comme Sainte Galadrielle l'Archange je dois accomplir une quête.
Aller dans les terres oubliées, là où se trouvent les ruines de Oanylone, et ramener la Couronne de la Créature-Sans-Nom.

Alors a ce moment la je pourrais dire que j'ai compris le sens de ma vie.
J'aurais appréhendé par la connaissance les épreuves infligées, je toucherais du doigt l'humilité et l'Amour de toute chose.

Alors je demanderais le Sacrement du Baptême et saurais si la religion est le chemin que je dois emprunter pour avoir une vie complète et exemplaire.


L'Amour

Enfin ce traître Amour qui semblait désarmé

Enfin ce traître Amour qui semblait désarmé
Reprend force en mon coeur, et recouvre sa gloire,
Je sens encore les feux dont je fus enflammé,
Et si j'ai triomphé c'est avant la victoire.

Ce beau soleil d'Amour pour un temps obscurci,
Que les dédains couvraient comme un épais nuage,
Rendant de ses rayons tout le ciel éclairci,
A chassé les brouillas qui me servaient d'ombrage.

Maintenant il rayonne à plein dessus mon coeur,
Ardent en son Midi d'une excessive flamme.
Amour aveugle enfant, de vaincu fait vainqueur,
En est le Phaëton qui va brûlant mon âme.

Elle pour amortir le feu de ses beaux yeux
Qui la rendent d'Amour ardemment allumée,
Cherche à noyer son mal dans le fleuve oublieux,
Mais son onde s'enfuit de mon âme enflammée.

Toujours devant les yeux lui revient le penser
Des beautés dont Amour rend sa force établie,
Soit veillant, soit dormant, j'y rêve sans cesser,
Et de les oublier seulement je m'oublie.

Jacques Davy Du Perron (1555-1618)
Revenir en haut Aller en bas
https://courmayeur.forumactif.org
 
Son histoire.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Un peu d'histoire.
» Un peu d'histoire.
» Du pain, de la farine et du grain....Ou histoire de famine.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Baronnie de Courmayeur :: A lire avant tout. :: Lisyane Baronne de Courmayeur-
Sauter vers: