Du pain, de la farine et du grain....Ou histoire de famine.

Yzalba, amusée, avait assisté à l'échange entre Rollin et Jacob. Aussi quand Rollin se fut éloigné pour rejoindre Eloëdyn, prit-elle la peine de l'excuser un peu auprès de Jacob...

Veuillez pardonner le ton un peu... rude de mon compagnon, Messire. Mais depuis notre arrivée nous sommes confrontés à la misère de cette contrée et nous avons pris la mesure de la situation... J'espère que vous n'en prendrez pas ombrage, mais nous avons en effet maintenant une vision claire de la gravité de l'état de Courmayeur et de la détresse de ses habitants ...

Elle gratifia Jacob d'un chaud sourire emprunt de sa gentillesse habituelle, mais ses yeux brillaient d'une lueur particulière quand elle reprit la parole, et sa voix chaleureuse était emprunte de la fermeté de celle qui va donner des ordres précis et entend qu'ils soient suivis.

Messire, nous avons environ deux heures devant nous et, sans mauvais jeu de mots, une montagne de choses à organiser.

Elle espérait que sa note d'humour détendrait définitivement l'atmosphère, s'il en était besoin. Elle reprit :

Nous devons tout d'abord abriter le bétail. Anisset, je te charge officiellement de ramener tous les bergers et vachers vaillants que tu pourras trouver dans les alentours. Ils devront conduire les bêtes vers les étables et bergeries qui ont de la place.

Elle ajouta à l'attention de Jacob :

Les troupeaux de Courmayeur n'ont pas été totalement décimés, mais pas loin… Vos bêtes seront donc bien logées, et les fermiers trop heureux de les voir arriver. Je souhaite toutefois que quelqu’un de votre suite, quelqu’un qui sache lire et écrire, prenne note du nombre de tête de bétail partant vers chaque ferme. Il nous sera ainsi plus facile de savoir où les bêtes seront parquées. Il va falloir trouver du fourrage. J’attends un rapport afin de savoir de quoi nous disposons précisément, mais je crois qu’il faudra le mesurer, car l’alimentation du bétail va être notre point faible, pour le moment… Il faut également remiser les vivres. Vos gens peuvent d’ores et déjà s’en charger. Le grenier devrait accueillir tout le blé, et vous pouvez faire rentrer la viande en dessous.

A ce moment, elle vit arriver Radyan :

Ah ! Radyan, vous tombez bien ! Messire Jacob, ce jeune homme est l’écuyer personnel de Dame Lisyane. Il connaît bien la vallée. En outre, à ma demande, il a déjà prévenu le meunier de préparer le moulin en vue de sa remise en route rapide. Radyan, je vous nomme responsable de l’approvisionnement en blé du moulin de la Doire Baltée. En passant au village, réquisitionnez les femmes vaillantes, qu’elles aillent puiser de l’eau et se préparent à faire du pain en grande quantité. Vous amènerez le blé et au retour, vous déposerez la farine au village pour que les femmes pétrissent. Demandez aux hommes qui en ont encore la force de rassembler du bois autour des fours banaux et de lancer les flambées.

Elle se tourna à nouveau vers Jacob avec un sourire triste :

Le bois ne se mange pas, c’est donc une des rares choses dont nous ne manquons pas… Afin de gagner du temps, auriez-vous l’obligeance de mettre dès à présent un chariot à disposition de Radyan et de le faire charger de blé ? Ah, une dernière chose encore : j’aurai besoin de savoir de combien de nobles et personnes de qualité se compose votre suite, et combien de personnes en tout nous devons loger, afin d’organiser votre installation dans le village.

Radyan la regardait, un peu éberlué par le changement qu’il découvrait chez la douce Yzalba. Elle n’avait rien perdu de son humanité, bien au contraire, mais les quelques jours passés depuis leur arrivée à Courmayeur avaient raffermi son tempérament et c’est avec beaucoup de fermeté qu’elle mettait à présent au service de la contrée sinistrée ses capacités d’organisation. Elle commençait à croire que Lisyane avait su lire en elle des qualités qu’elle même n’avait pas soupçonnées, n’ayant jamais eu réellement besoin d’y recourir jusqu’alors… Elle adressa son habituel sourire chaleureux à Radyan pour le rassurer et continua sur le même ton :

En passant au village, trouvez-moi Mathilde et demandez-lui de venir me trouver ici. J’ai besoin d’elle comme gouvernante pour gérer tout ce petit monde et veiller au mieux à son installation.

Elle s’arrêta enfin de parler, regarda Jacob puis Radyan et leur demanda, un sourire angélique sur les lèvres :

Vous avez des questions ?

Iasvana était un peu perdu : Ysalba et Jacob, ainsi que d'autres, parlaient bien rapidement, et elle n'avait pas le temps de suivre. La fatigue du voyage, sans doute...
Tout ce qu'elle capta, c'est que l'espace pour un dispensaire avait été aménagé et cela la soulagea : elle aurait de l'espace pour mettre toiut ce qu'elle avait amené. Mais, elle ne dit rien et pensa en elle mesme qu'elle irait sans doute au domicile des gens pour les soigner, ça serait plus commode, et ils hésiteraient, sinon...
C'était une certaine Algonde qui devait la conduire. Malheureusement, sous la charge de choses à faire, il sembla que la jeune servante n'y pensa plus.

Iasvana resta alors les bras ballants à écouter les uns et puis les autres.

Elle osa pourtant à un moment prendre la parole, puisqu'il fallait bien avancer :

- Je vais diriger mon chariot vers le dispensaire indiqué, je crois que je vais avoir besoin d'un moment pour tout installer et me préparer ou à recevoir ou à aller soigner. J'ai amener tellement de choses qu'il va falloir tout déballer avant quoi que ce soit...

Elle attendit un assentiment, déjà preste à mener elle mesme son chariot.

Yzalba vit Iasvana approcher et entendit sa douce voix à l’accent chantant quand elle prit la parole.

Oh ! Signora, je suis désolée, il semble qu’Algonde ait préféré galoper dans la campagne à la rencontre du convoi des Bauges plutôt que de vous accompagner au village. Acceptez je vous prie que je vous y emmène moi-même, l’aller-retour ne me prendra pas plus d’un quart d’heure, et pendant ce temps les choses commenceront à s’organiser ici.

Elle ajouta tout bas à l’attention de la blonde jeune femme, confidence de femme à femme :

Et comme je vous l'indiquais tout à l'heure, le dispensaire se trouve tout près de ma maison et cela me donnera ainsi l’occasion de passer voir comment notre nounou, Marinette, s’en sort avec les enfants…

Elle adressa au médecin un sourire complice, puis reprit sur un ton normal :

Bien, alors en route. Messire Jacob, puis-je vous confier l’organisation céans jusqu’à mon retour ?

Et sur un mot d’approbation de Jacob, elle fit tourner bride à sa jument et partit au petit trop devant le chariot de Iasvana, jusqu’au dispensaire.

(la suite au dispensaire, dans les extérieurs...)

La femme était affable, preste à rendre service. Lisyane, avait bien choisit ses gens de confiance, au moins, on pouvait lui reconnaitre ça.
De suite, Ysalba se proposa de la mener au dispensaire. Iasvana accepta de bonne grasce : elle aurait pu trouver seule, mais il valait ne pas perdre de temps dans des recherches inutiles.

En l'entendant parler des enfants qu'elle avait, Iasvana ne pu s'empescher d'avoir un franc sourire : elle sentait qu'elle s'entendrait avec cette femme.

Ainsi donc le chariot s'en alla, vers sa destination toute trouvée. Iasvana salua d'un signe du bras ceux qui allaient rester sur place.

Messages : 4 Date d'inscription : 09/09/2009

Ils s'étaient tous déployer voyant qu'il fallait attendre que tout ce beau monde discutes. Il n'aimait pas beaucoup attendre, grommelant sur place il lança strictement ses ordres.
Un à un les chariots semblaient sortir du convois et partir dans différents lieux.

Mon lieutenant... un homme... Il semble vous chercher!

Tournant la tête sur celui qui venait de l'appeler, il dirigea son regard vers le doigt levé du soldat.
Regardant l'homme approché, il soupira.

Ne bougez pas d'ici vous et rester sur vos gardes... je reviens!

Donnant l'ordre d'avancer au cheval, il alla au devant du dénommé Rollin. Arrivé à sa hauteur, il le salua brièvement. Projetant son regard, il l'examinait ouvertement, avant qu'il parle.

Bonjour...

*Un cavalier était sorti de la colonne et avait arrêté sa monture juste devant Rollin. Le paysan se sentit ouvertement toisé par le regard perçant de l'homme qui lui faisait face. Rollin rendit au cavalier un salut de tête.*

Le bonjour M'sire! Z'êtes le dénommé Eloëdyn?..

Messire Jacob m'envoie à vous : la Régente requiert deux cavaliers solides et un peu d'viande séchée pour rassembler un premier groupe d'hommes d'la vallée pour une coupe urgente de bois... pour les cuissons d'pain des prochains jours et les b'soins d'vot' convoi.

*Rollin attendit que la cavalier réponde.*

Messages : 3 Date d'inscription : 04/10/2009

Azalée et son convoi arrivaient enfin: ils avaient mis plus de temps que prévu.

Les charriots étaient lourds, les bêtes fatiguées.
Le convoi de Bielle était déjà là.
Elle descendit de cheval et se précipita vers son carrosse: son fils faisait entendre sa voix. Peut-être avait-elle été folle de l'amener avec elle.
Elle avait du mal à s'en séparer.
Charles Marie avait sans soute été bercé par le balancement du carrosse le long du chemin.
Maintenant qu'il ne roulait plus, le petit avait du se réveiller.
Azalée, ouvant la portière du carosse, vit Bertrande écroulée de rire, tenant Charles Marie dans les bras, et une nourrice qui sursaurait: la bougresse se réveillait: rien de tel qu'un petit affamé pour réveiller une femme!
Azalée rit tandis que la nourrice délaçait son corsage afin de nourrir le petit, qui se mit à téter dès qu'elle lui présenta le sein.
Azalée , attendrie, regardait son fils téter, des étoiles dans les yeux.

Amenez-moi Charles Marie lorsqu'il aura terminé.

Bien, Madame.

Azalée laissa son enfant se nourrir et rejoignit le groupe formé par les gens de Courmayeur et ceux de Bielle.
Elle chercha du regard vers qui s'adresser afin de recevoir les consignes à donner à ses gens pour distribuer la nourriture.

Messages : 4 Date d'inscription : 13/09/2009 Localisation : Courmayeur

Anisset ne savait plus où donner du chef, tant de monde et de beau monde de surcroit dans le hammeau, voilà bien quelque chose à laquelle il n'était point habitué.
Lorsque Yzalba le chargea de ramener ses compatriotes encore en vie afin de prendre soin des bêtes qui avaient été amenées sur place, il s'en trouva tout ragaillardi. Oubliant la faim qui lui comprimait l'estomac et les vertiges de plus en plus fréquents, il s'empressa de lui répondre:

Pour sûr m'dame Yzalba, je m'en occupe sur le champ, ya ben le gros René Hortus et son cadet qui vont pouvoir nous aider, et pis ptêt aussi Pattefolle et l'aut' couard de Bochet. Je va voir où t'c'est qui sont, mais... pour les autres ben la plupart mangent déjà du pissenlit m'dame, enfin je vais rameuter tout ce qui remue encore vous inquiétez pas!

S'aidant de son bâton qui le faisait ressembler d'avantage à un vieillard qu'à un berger vu son état de faiblesse actuel, le bon Anisset commença à descendre le chemin escarpé qui menait à la bergerie de l'Hortus en priant le Très-Haut que ce dernier n'était pas passé de vie à trépas durant la nuit...

Yzalba, le coeur serré, regarda partir le jeune berger, courbé sur son bâton...

Anisset !

Le jeune homme s'arrêta tout soudain et se retourna vers elle, le regard interrogateur. Le temps qu'il revienne, elle courut vers le plus proche chariot et se fit donner une miche de pain et un jambon. Sortant son étui de ceinture le couteau qui ne la quittait jamais, elle trancha un beau morceau dans la miche et coupa une épaisse tranche dans le jambon.

Elle revint vers le jeune berger qui ne pipait mot, mais dont les yeux ne quittaient plus le casse-croûte qu'Yza venait de lui improviser...

Elle lui tendit le tout avec un sourire chaleureux :

Un messager au ventre creux ne va pas loin...

Et elle le regarda partir, lisant un muet remerciement au fond de ses yeux.

Se retournant, elle vit alors que le convoi des Bauges venait d'arriver. Un grand sourire s'afficha sur son visage. Elle se porta à leur rencontre et vit s'approcher d'elle la Duchesse Azalée en personne. Un peu intimidée, elle s'approcha et s'inclina devant elle en une respectueuse révérence . Se relevant, elle s'adressa à Azalée :

Votre Grasce, bienvenue à Courmayeur. Je suis Yzalba Anouchavam, régente des terres en l'absence de la baronne Lisyane. Vous ne vous souvenez probablement pas de moi, mais je vous avais écrit à mon arrivée en Savoie, il y a plus d'un an. Mon amie Valentine m'avait à l'époque adressée à vous car je ne connaissais personne dans le Duché. Mais laissons là le passé, le présent est beaucoup plus urgent, nous attendions le convoi des Bauges avec impatience. Je suis soulagée de son arrivée et honorée que vous nous faisiez la grâce de votre présence... J'espère que votre voyage s'est passé sans encombres.

Elle sourit à la Duchesse, admirant le mélange de douceur et de fermeté qui émanait de cette femme. Elle avait l'intuition profonde de se trouver face à quelqu'un avec qui elle allait s'entendre...

*Le jeune homme fit tourner sa monture sur place pour calmer son impatience. Le palefroi que Lisyane lui avait attribué était décidément un sanguin et le vent qui s'était levé et charriait des effluves de pourriture dans son sillage n'était pas pour apaiser l'animal. Sans doute aurait-il fait un bon destrier avec un meilleur dressage et un pied de plus au garrot, mais l’animal montrait de l’ardeur… Rollin se réjouissait de le lâcher au grand galop.*

*Le paysan avait senti son cœur se serrer et une étrange inquiétude s'était emparrée de lui... jusqu'à ce qu'Yzalba reparaisse... elle n'était donc pas en danger... étrange, il aurait pourtant juré que...*

*Rollin reprit le cours de ses idées et darda ses pupilles noires sur Eloëdyn… un regard intense qui disait toute sa détermination.*

Messire Eloëdyn… dois-je considérer vot’ silence comme un r’fus ?

Messages : 3 Date d'inscription : 04/10/2009

Azalée sourit à la jeune femme qui s'adressait à elle

Bonjour dame Ysalba, je me souviens parfaitement de vous. Notre convoi a pris un peu de retard: nous sommes partis après celui de Bielle. J'ai fait aussi préparer mon fils car je l'ai amené avec moi afin qu'il profite des derniers beaux jours.
Mon intendant a fait le tour des fromageries: nous avons pensé que le fromage remplirait les ventres affamés, nous en avons à profusion cette année. Il faudrait peut être les conserver dans des caves fraiches. Nous en avons une pleine charrette: des grosses tomes des Bauges.

Avant la fin de ses paroles, elle entendit crier: son fils avait fini de téter et il réclamait sans doute à sortir du carrosse, à voir les personnes. Impatient, comme son père.
La nourrice s'approcha, l'enfant vit sa mère et agita les bras de contentement. Azalée le prit dans les bras.

Allons, petit monstre, viens là!

L'enfant rit aux éclats, tirant sur les boucles de la sa mère

Dame Ysalba, je vous présente Charles Marie,

Yzalba sourit, attendrie. Elle caressa la joue du bébé et regarda Azalée :

Et bien voilà un adorable compagnon pour mon petit bonhomme!

Elle s'obligea à revenir d'abord sur les sujets importants :

Votre Grasce, les fromages des Bauges seront les bienvenus et ils complèteront à merveille la viande séchée et le blé amenés par le convoi de Bielle et dont nous sommes déjà entrain de faire du pain. Courmayeur, ou ce qu'il en reste, va pouvoir se redresser... mais il va falloir du temps, la situation est critique...

Elle jeta un coup d'oeil vers Rollin qui n'avait toujours pas bougé, le sieur Eloëdyn semblant tarder à lui donner les deux hommes qu'elle avait demandé à Jacob... Leurs regards se croisèrent l'espace d'un instant et leurs yeux exprimèrent ce que, pour l'heure, ils ne pouvaient se dire... Une fois encore, la force de leur amour la submergea... Après cet échange qui lui redonna vigueur et confiance, elle revint rapidement à sa conversation avec la Duchesse :

Nous ne comptons plus les morts, les malades... Heureusement, je suis médecin et surtout, la Signora Iasvana, médecin elle aussi, est arrivée avec le convoi de Bielle. Elle a pris en charge le dispensaire que j'ai fait aménager et va prendre le relais car le travail d'intendance me prend malheureusement tout mon temps au détriment de celui de médecin...

Elle vit alors arriver Mathilde, qui se posta derrière elle, attendant ses instructions. Elle reprit donc à l'attention de la Duchesse :

Ah ! Voici Mathilde ! C'est la gouvernante qui va s'occuper de votre installation en même temps que de celle des gens de Bielle. Pouvez-vous nous indiquer de combien de personnes se compose votre suite et l'ensemble de vos proches, et combien pour le reste du convoi ? Mathilde pourra ainsi organiser au mieux les logements. Mathilde, s'il vous plaît, faites conduire les chariots de fromage jusqu'à la maison de la Baronne et faites stocker tout dans les celliers privés, sous la cuisine. C'est là qu'ils seront le mieux et le plus en sécurité. Je suis certaine que la Duchesse Azalée vous prêtera ses gens pour ce transfert...

Yzalba vit avec bonheur une lumière de joie s'allumer dans le regard de Mathilde qui venait d'avoir confirmation de ce que Radyan lui avait dit. Yzalba ne s'était pas trompée... elle savait pouvoir désormais compter sur la confiance et le dévouement de la paysanne... Elle lui sourit puis se tourna à nouveau vers Azalée et son fils :

Notre fils Valentin a six mois. Quel âge a donc ce magnifique angelot ?

Messages : 7 Date d'inscription : 22/09/2009 Localisation : Au nord du sud....

Hadwin venait de finir de se frotter le fessard, il pestait intérieurement contre ce stupide roquet décharné. Il lui vint à l'esprit les pires imageries de tortures inquisitoriales mais à quoi bon faire parler Michalon, c'est un c...
Réajustant ses braies déjà bien esquintées par son long périple, débouchant un flacon frappé aux initiales S.J renfermant un alcool douceâtre dont lui seul en connait la provenance, il entreprit de se mêler timidement à la populace icy-présente.
Il se laissa guider d'un pas hasardeux par son instinct, en effet tout autour de lui maintes personnalités visiblement de haut-rang (pas à cause du bronzage montagnard hein!) faisaient les cent-pas cherchant au mieux comment apporter de l'aide à ce hameau meurtri par un jeûne forcé qui avait déjà que bien trop duré...

Quelques enjambées perilleuses à travers le ballet incessant des chariots qui apportaient vivres et matériels necessaires à la sauvegarde de la vallée et voilà le jeune maitre de chai face à deux hommes qui manifestement cherchaient à communiquer. L'un, visiblement paysan du cru interpellait un mysterieux cavalier qui balayait les alentours du regard tel une lusitanienne devant son pas de porte, mais une certaine impatience émanait du brave paysan. N'ayant point ourdi le début de la conversation ni même compris quels étaient les enjeux de la situation, Hadwin cherchait tant bien que mal à apporter son aide aussi maigre fusse-t'elle. Se tournant vers le paysan:

Euh.. mon brave? L'heure est sans doute mal-venu pour les présentations alors ja tairais mon nom si vous le permettez, toutefois je vois que vous semblez débordé icylieu, puis-je vous être d'un quelconque secours? Ou du moins pouvez-vous me dire vers qui je dois cheminer afin de proposer mes humbles services?

Le cavalier jouxtant Hadwin par la dextre semblait imperturbable, la surdité n'étant point de mise dans une armée digne de ce nom, il estima qu'il devait être à l'affût d'un quelconque danger. Peut-être que des Comtois ou des Lombards chercheraient à profiter de la situation et misant sur l'inattention de la garde, ils essaieraient de détourner le convoi... Ou tout simplement le risque d'une insurrection paysanne due à la faim qui leur torturait le ventre, seul le Très-Haut serait capable de répondre à cette question...

Messages : 4 Date d'inscription : 09/09/2009

Hochant doucement la tête à l'homme devant lui, il cria vers l'assembler derrière lui.

Herbert, Bernard, venez ici!

Se détachant du convois les deux comparses arrivèrent près du duo.

Oui mon lieutenant?

Tournant légèrement la tête pour les regarder, il continua.

Vous allez suivre cet homme et lui obéir pour ce qui est des tâches qu'il vous demandera. Une fois tout en place d'autre confrère vous rejoindrons peut-être et aller chercher un sac de viande séché dans l'une des carrioles avant de partir.

Revenant doucement vers l'homme.

Besoin d'autre chose dans l'immédiat?

*Rollin attendait la réponse d’Eloëdyn… et son regard glissa au long de la colonne serpentine du second convoi qui arrivait. Comme deux fleuves formidables charriant des monceaux d’hommes, de bêtes, de matériel et de victuailles, les convois se rencontrèrent et formèrent une gigantesque assemblée. Des souvenirs lointains, presque effacés, revinrent à l’esprit du Liégeois… le dernier convoi du fils de Messire Jean, sa dernière chevauchée et le charroi interminable de son armée… Rollin chassa les réminiscences du passé d’un battement de paupières.*

*Un a un les chariots du convoi des Bauges firent halte, et du carrosse qui leur ouvrait la route, une Dame sortit, fière et belle, et vint à la rencontre de la Régente de Courmayeur qui revenait du dispensaire. Le regard de Rollin croisa celui d’Yzalba… il avait cru discerner un délicat sourire et, même à cette distance, il lisait dans l’éclat du gris merveilleux de ses yeux toutes les choses qu’elle ne pouvait dire à haute voix… Le paysan sourit en retour… et dans la nuit sans lune de son regard resplendissait une devise silencieuse… un serment à jamais tenu et gardé…*

Citation :: « Herbert, Bernard, venez ici!.. »

*Rollin sursauta. Enfin, l’officier avait donné son accord !.. Le jeune homme adressa à Eloëdyn un signe de tête qui disait toute sa gratitude, puis il posa les yeux sur les deux gardes qu’on lui cédait en guise d’escorte. Des hommes aguerris sans aucun doute, des hommes de guerre… Le paysan prit le temps de leur sourire puis son regard revint à Eloëdyn et sa voix grave résonna, sans chaleur, mais emplie de déférence :

Pas dans l’immédiat, Messire… Merci à vous…

*Rollin baissa les yeux et il vit devant le poitrail de sa monture l’infortunée victime de Michalon… Un léger sourire arqua ses lèvres lorsque le souvenir de la course effrénée rejaillit dans son esprit…*

Toute aide est bonne à prendre, l’ami… proposez vos services à la Régente, elle se f’ra un plaisir de trouver d’l’occupation pour vos bras ou vot’ tête… C’est la Dame près du chariot, celle qu’a pas d’bébé dans les bras...

*Rollin s'interrompit, semblant réfléchir intensément.*

A moins que... oui... Dites-moi, l'ami, vous y savez écrire?

Messages : 7 Date d'inscription : 22/09/2009 Localisation : Au nord du sud....

Le cavalier sortit enfin de sa torpeur et daigna répondre au brave paysan qui rongeait son frein en décortiquant du regard chaque allée et venue des chariots et de chaque personne qui se démenait pour endiguer le fléau de Courmayeur.
A sa réponse, froide, limite désintéressée, Hadwin cru percevoir une note de fatalisme dans le regard de son présent interlocuteur. L'armée au sens large du terme se montrait-elle toujours aussi rugueuse et glaciale dans ses actions? A croire qu'elle s'inspirait du décors savoyards, l'homme à l'image de ce qui l'entoure songea Hadwin, ce qui lui rappela furtivement son père, si froid de prime abord mais au sang chaud et au cœur aussi grand que la vantardise consanguine Franc-Comtoise!

Qu'importe! Il n'était point là pour juger ni pour rester les bras croisés devant une telle misère et lorsque le fier savoyard lui indiqua ou il devait se rendre afin de se montrer utile il tourna des talons et s'apprêta à se présenter à qui de droit mais le paysan sembla se raviser...

Écrire? Est ce que je sais... écrire? Ele me pergunta se eu souber escrever?!! Moi , Hadwin fils de chevaliers élevé dans la plus stricte tradition aristotélicienne et confié au bons soins de l'ambassadrice la plus qualifiée que la terre ait portée? L'ego, certes bien gonflé du jeune apatride, fût transpercé tant la question semblait insultante. Mais il n'était pas aussi sanguin que ses parents, lesquels auraient sans doute rossé le malandrin pour tant d'outrecuidance, et sa réponse n'en serait que plus posée, après tout n'était-il pas un enfant de la terre lui aussi? Il travaillait la vigne dans des terrasses que seuls les plus endurcis des travailleurs pouvaient mener à bien et à ce titre il ne pouvait montrer que du respect envers un paysan?

Ma foy brave homme, il se trouve que je manie la plume de manière suffisante pour être compris là ou mes pas me portent mais pourriez-vous éclairer ma lanterne quant à la teneur de vostre question? Et de surcroit, je déteste parler à un inconnu, avez-vous un nom l'homme? En ce qui me concerne vous pouvez m'appeler Hadwin.

Tandis qu'il interrogeait le paysan, Hadwin aperçu un cavalier ou plutôt, une cavalière qui freinait son allure après avoir mené un chariot richement pourvu à bon port. La belle Algonde était de retour! que de lieues parcourues en si peu de temps, elle devait être fourbue, mais sa jeunesse prendrait surement le pas quant à d'éventuelles courbatures consécutives à une chevauchée frénétique...

*Rollin sourit devant le ton légèrement pincé que prit Hadwin pour lui répondre…*

Un inconnu ? Otez-moi d’un doute, c’est pas vous qui v’nez d’nous dire que l’heure n’était pas aux présentations ?

*Le paysan, toujours perché sur le dos de son palefroi, inclina le buste et la tête pour saluer avec déférence. Son sourire se fit plus large encore et ses yeux sombres brillèrent de malice.*

Enchanté… Hadwin, maître d’la plume…

*Le cavalier se cala dans sa selle et fit faire une volte à sa monture pour tromper son impatience et la contenir encore. Faisant à nouveau face à Hadwin, il reprit :*

J’me nomme Rollin… pour vous servir…

*Il y avait quelque chose d’étrange dans le regard du paysan, un mélange improbable d’amusement et de profonds regrets, un éclat vif qu’obscurcissait par instant le voile de l’amertume… Pourtant il souriait encore et toujours à cet inconnu qui lui rappelait bien involontairement des choses de son passé.*

J’ai b’soin d’quelqu’un pour établir le rôle d’inventaire pour les pertes d’la Baronnie… Quelqu’un qui voudra bien chevaucher en croupe et inscrire scrupuleus’ment ce que j’estimerai d’voir entrer dans les comptes…

*Rollin avait tendu la main au jeune homme et présentait son soulier calé dans son étrier comme marchepied… Il vit le regard de Hadwin attiré par Algonde qui s’en revenait et il lui sourit d’un air entendu.*

Si vous préférez rester, j’vous en voudrais pas, l’ami.

Messages : 7 Date d'inscription : 22/09/2009 Localisation : Au nord du sud....

Hadwin se sentit un instant terriblement stupide... En effet l'homme avait raison sur deux points, enfin... en partie!
D'une part il avait préféré taire son nom en premier lieu pour finir par lui demander le sien naturellement, voilà qui était étrange, sans doute l'altitude et son arrivée à Annecy puis à Courmayeur quelque peu mouvementée lui avait un tantinet chamboulé l'esprit. Il jugea bon de ne pas trop s'attarder là-dessus.
Et d'autre part, lorsque la belle Algonde surgit enfin parmi la populace mi-figue mi-raisin, il cru revenir sur son intention de proposer son aide afin de courir ses jupons...
Mais le jeune gaillard était un homme d'honneur et il estimait s'être engagé envers le paysan et à travers lui tous les habitants de la vallée, il ne pouvait plus revenir en arrière, de plus, l'ennui le guettant sans cesse un peu plus, être utile à une cause si... morbide soit-elle l'aiderait probablement à retrouver le sourire. De surcroit, Algonde lui en serait certainement reconnaissante...

Fort bien l'ami, pardon.. Rollin, je suis ton homme! Maître de la plume as-tu dit? ricana Hadwin, puis enchainant d'un air sérieux: Joli sobriquet... mais point de flagorneries entre nous, si Maître de la plume je te parais être je sais également ou je pourrais mettre cette plume si l'on vient à me prendre trop à rebrousse-poil!

Hadwin laissa quelques instants de silence avant de pouffer:

Je plaisante Rollin! Vois-tu, un homme comme toi, fier et dévoué je ne peux que te respecter et je gage qu'encore une fois mon instinct ne me fera pas mentir.
Allez en route, nous avons déjà que trop trainé!

Il s'apprêtait à monter en croupe en s'aidant du marchepied naturel que lui offrait Rollin quand il se ravisa l'air songeur...

Euh.. néanmoins, j'ai une question sans doute stupide mais manier la plume dans un scriptorium est une chose, sur un cheval c'en est une autre, aurais-tu à défaut de pupitre un support suffisamment rigide? Et bien sûr...hum... de quoi écrire?

*Le paysan sourit au trait d’humour de Hadwin. Un homme qui sait plaisanter en temps de malheur sans tomber dans le mauvais goût est une chose appréciable. Il garda la main tendue et enchaîna :*

Me v’là prév’nu !.. Si j’veux point m’retrouver emplumé comme le papegay au-d’ssus d’son mat, j’frai attention à toujours vous caresser dans l’bon sens, Hadwin ! Quant à votre instinct, j’tâch’rai d’pas l’faire mentir, rassurez-vous !

*Les nuages d’inquiétude qui voilaient le regard sombre de Rollin semblaient se dissiper un peu.*

Nous prendrons d'quoi exercer votre art en ch’min, n’ayez crainte… Venez, nous avons encore beaucoup d’choses à faire avant l’coucher du soleil.

*Rollin posa le regard sur sa main toujours tendue et désespérément vide, puis sur le visage de Hadwin, attendant que le jeune homme se décide à l’empoigner.*

Messages : 7 Date d'inscription : 22/09/2009 Localisation : Au nord du sud....

Hadwin esquissa un large sourire quant à la réponse du paysan mais bien décidé à se montrer sous son meilleur jour, Hadwin jugea que Rollin devait savoir ce qu'il faisait. Trouver un nécessaire d'écriture au fin fond d'une vallée savoyarde, ce devait être chose plus aisée que de déceler de la modestie chez un Comtois.

Si fait l'ami, tu as probablement raison, étant d'ici tu sauras sûrement où nous pourrons trouver le nécessaire. Allez trêve de paroles, allons-y et chevauchons hardis!

Hadwin saisit la main tendue de Rollin qui commençait à s'ankyloser et se laissa hisser jusqu'à trouver sa place en croupe derrière un cavalier qu'il espérait émérite au vu de l'état des sentiers sans quoi son fessier encore meurtri des morsures de l'infâme Michalon risquerait d'en souffrir d'avantage...

Yzalba, tout en caressant la joue du petit Charles Marie, regardait Rollin en grande discussion avec le jeune homme arrivé plus tôt avec Algonde.

Une fois de plus, comme lors de leur équipée montagnarde à la recherche du corps de Grandgousier, elle admirait Rollin en selle. Elle ne savait toujours pas où il avait acquis une telle maîtrise, mais c'était un cavalier aussi accompli qu'elle l'était elle-même et en cet instant, Yzalba aurait donné n'importe quoi pour partir avec lui, piquer des deux et se laisser griser par un grand galop, juste son bien-aimé et elle...

Elle réprima à temps un soupir et redescendit de son nuage pour voir le jeune homme prendre la main de Rollin et se hisser en croupe. Elle avait hâte que cette première journée s'achève, pour pouvoir faire baisser un peu la pression qui la tenaillait depuis son arrivée. Mais il n'était pas encore question de s'arrêter, et elle respira un bon coup avant de reporter son attention sur Azalée qui, toute à son amour pour son adorable fils, ne lui avait pas encore répondu...

*Rollin aida Hadwin à monter en croupe puis, lorsqu’il fut installé, lui adressa un mot par-dessus son épaule :*

J’suis pas d’ici, Hadwin… je vis à Chambéry… et j’suis né bien loin des alpages… Nous parlerons d’ça sans doute à l’occasion. Ne vous inquiétez pas outre-mesure, je sais parfait’ment où trouver d’quoi écrire… la vallée n’est pas bien grande.

*Le paysan souriait toujours. Il hocha de la tête puis, après un dernier regard éloquent vers Yzalba, se tourna vers Herbert et Bernard. Rollin leva son bras en signe de ralliement et un mot claqua dans l’air comme le tonnerre… un seul mot, qui sans être un ordre, montrait pourtant toute sa détermination… un mot que les flancs des montagnes renvoyèrent en écho… :*

Cavaliers !

*Le Liégeois fit faire volte-face à son palefroi et éperonna vigoureusement sa panse pour le lancer immédiatement au galop. La bête hennit et bondit en avant, libérant enfin ses membres qui n’en pouvaient plus de rester sur place et faisant presque tomber Hadwin à la renverse. Le paysan sourit en sentant le jeune homme agripper fermement ses flancs pour maintenir au mieux son assiette. Le sol résonna du bruit des sabots de sa monture et les deux soldats s’élancèrent à leur suite.*

*Les cavaliers remontèrent vers le bourg de Courmayeur … Sans doute trouveraient-ils là quelque homme vaillant pour se rendre sur les coupes.*

La suite du périple des quatre cavaliers sur trois chevaux ici : Et lorsque je marche dans la Vallée de l'ombre de la Mort

Messages : 6 Date d'inscription : 22/09/2009 Localisation : La cour

Algonde revenue bon train avec le convois de la Duchesse des Bauges, n'en finissait pas d'observer ce qui se mettait en place.
Les uns perdaient du temps, les autres courraient après pour le rattraper, et la régente menait tout ceci avec main de fer. Si la baronne avait pu voir ça, elle serait fière a ne point en douter.
Quelques petites œillades et regards a la dérobée vers l'estranger, agrémentait tout cela agréablement.
Cependant la petite bonne se demandait bien ce que Hadwin voulait au Duc de Canavais, elle n'aimait pas être dans le doute, et sa curiosité ne souffrait pas d'être inassouvie. Elle fit une petite moue de mécontentement.
Elle repensa a Tibérius. Marinette sa sœur de lait qui était au service des enfants de la régente, se portait bien, mais leurs parents nourriciers que l'age avait affaiblit n'était pas en bonne forme d'après ce que lui avait dit la jeune fille.
Ils étaient alités depuis quelques jours maintenant, même si Marinette passait tout les jours a la ferme, de jours en jours les ravages de la faim faisait son travail.
Un espoir cependant pour Algonde, le retour de leur fils prodigue allait surement leur redonner un peut d'espoir, a moins que la maladie ne s'en mêle.

Algonde regarda les cavaliers partirent, d'une signe généreux de la main, elle les salua,un peut plus l'estranger que le compagnon de la régente cependant.
Son esprit se mit a vagabonder un instant, et si l'estranger de repartait pas?
Elle chassa très vite cette pensée de sa tête et se dirigea vers Yzalba prendre les consignes la concernant.

Yzalba sentait un malaise l’envahir depuis quelques minutes et elle n’arrivait pas à se l’expliquer. Elle sentait confusément qu’elle devait retourner d’urgence au village retrouver les enfants... Quelque chose n’allait pas mais pour le moment elle ne savait pas mettre un nom sur cette menace qui semblait flotter dans l’air…

Elle vit arriver Algonde et l'accueillit donc avec plaisir et soulagement :

Ah ! Algonde, vous tombez bien ! Attendez-moi un moment, voulez-vous ? Je donne ses consignes à Mathilde et je vous retrouve dans quelques minutes.

Elle se tourna alors vers Mathilde qui était revenue se poster derrière elle après avoir mené à bon port le chariot de fromages des Bauges.

Mathilde, je souhaite que vous organisiez le logement de la Duchesse Azalée et de Messire Jacob, qui se tient là-bas (elle lui désigna le gentilhomme de la main), ainsi que de leurs suites. Sa Grasce et Messire Jacob vont vous indiquer combien de personnes vous avez à installer. Vous les conduirez vers les deux pavillons d'invités à côté de la maison de la baronne. Prenez également deux femmes avec vous pour vous aider à loger leurs gens dans le village. A compter de maintenant, Mathilde, vous êtes officiellement la gouvernante attachée à la maison de dame Lisyane. Jusqu'à son retour, au moins. Je sais que je peux vous faire confiance pour ce travail .

Elle posa ses mains sur les épaules de la paysanne et une fois encore, elle lut dans son regard sa vivacité d'esprit et le solide bon sens des gens de la terre, mais également la forme d'intelligence qu'elle préférait par dessus tout : l'intelligence du cœur.

C'est cette même qualité qui lui avait plu chez Algonde. Elle savait s'être bien entourée avec ces deux femmes et pouvoir compter sur leur dévouement à leur terre et à la baronne.

Elle se tourna alors vers Azalée :

Votre Grasce, je vous laisse aux mains de notre gouvernante. Elle est à votre disposition pour que votre installation se passe au mieux.

Elle sourit à la Duchesse et s'en fut retrouver Algonde qui avait mis pied à terre et l'attendait à quelques pieds de là.

Algonde, la Duchesse est fatiguée par le voyage et qui plus est son fils requiert son attention. Je dois retourner au village. En mon absence, je voudrais que preniez en charge le stockage des denrées apportées par le convoi des Bauges. Demandez à Dame Azalée de vous indiquer qui de ses gens pourra vous fournir l'inventaire du convoi. Nous avons déjà emmené les fromages à la demeure de la baronne. Je ne sais pas encore de quoi se compose le reste du chargement. Quand vous aurez tout, passez me voir à la maison, Rollin doit m’y retrouver en fin de journée pour un premier point sur la situation. Est-ce que tout est clair ? Avez-vous des questions ?

Messages : 2 Date d'inscription : 01/10/2009

Mathilde écoutait attentivement la régente. Ce n'était pas le moment de la décevoir...

A compter de maintenant, Mathilde, vous êtes officiellement la gouvernante attachée à la maison de dame Lisyane. Jusqu'à son retour, au moins. Je sais que je peux vous faire confiance pour ce travail .

Mathilde sentait les mains de la jeune femme sur ses épaules, et son incroyable regard gris semblait lire au plus profond de l'âme de la solide paysanne. Elle y lisait certainement la fierté qu'elle avait fait naître en honorant Mathilde de sa confiance...

Je ne vous décevrai pas, ma Dame...

Elle se tourna alors vers Azalée et esquissa une révérence. Elle était peu habituée à fréquenter autant de beau monde... Mais si elle voulait que la baronne la garde à son retour, il fallait faire bonne impression... Elle fit donc un gentil sourire et s'adressa à la duchesse :

Votre Grasce, j'attends vos instructions. J'ai déjà fait préparer le pavillon des invités, une aile peut vous accueillir avec vos proches. Combien de vos gens devons-nous loger exactement ?

» Du pain, de la farine et du grain. Convoi des Bauges.
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