La Baronnie de Courmayeur
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La Baronnie et ses petites histoires
 
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 Les légendes. ( A completer au grès de vos envies.)

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2 participants
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Lisyane
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Lisyane


Messages : 320
Date d'inscription : 23/01/2009

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MessageSujet: Les légendes. ( A completer au grès de vos envies.)   Les légendes. ( A completer au grès de vos envies.) Icon_minitimeJeu 23 Avr - 14:49

Le Mont Maudit.

Les légendes. ( A completer au grès de vos envies.) Montblancx


Il y a longtemps les creux des montagnes étaient habités par des diables, des dragons, des monstres et des lutins. Mais il n'y avait pas d'autre massif qui en regorgeait autant que celui du Grand Mont, la Grande Montagne. Toute sorte d'esprits malins y trouvaient à se loger ; c'était une colère continue de pluie et de grêle, un crépitement ininterrompu d'éboulements et d'avalanches, un déchaînement perpétuel de vents. Les bergers qui vivaient aux pieds du Grand Mont osaient à peine lever leur regard effrayé vers les cimes. Ils savaient que tout le monde, désormais, appelait la montagne "Le Mont Maudit", et ils ne voyaient plus monter personne dans leurs chalets depuis longtemps. Mais, un soir d'été, un passant avança jusqu'au sommet et, reconnaissant de l'hospitalité généreuse qui lui fut donnée, promit que le Ciel interviendrait, au cours de l'hiver, en ensevelissant dans les glaces les esprits du mal qui infestaient le mont. Et il en fut ainsi. Un épais manteau de neige emprisonna tous les esprits malins : et la montagne purifiée changea encore une fois de nom pour s'appeler depuis lors, Mont Blanc.

Extrait de : "la fleur du légendaire valdôtain" de Tersilla Gatto Chanu Editions Emme/Turin[img]
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Grandgousier
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Grandgousier


Messages : 7
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Localisation : Courmayeur ?

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MessageSujet: Comment j'ai sauvé la source de Courmayeur   Les légendes. ( A completer au grès de vos envies.) Icon_minitimeLun 27 Avr - 22:05

Il y a si longtemps que je ne sais si ma mémoire réussira à rassembler les fils de cette histoire. La vie était rude à cette époque, chez nous à Courmayeur, sous le Mont Maudit, pourtant, je crois que nous étions heureux. C’est l’été qui conditionnait notre vie. Dès que la neige commençait à fondre, nous sortions de nos tanières animés d’une féroce énergie pour vite préparer la nourriture qui nous permettrait de survivre l’hiver suivant. Les hivers sont longs dans la montagne où nous restions des mois durant isolés du reste du monde. Le reste du monde en ce temps là, c’était la basse-vallée d'Aoste.

Pourtant, c’est avec une certaine nostalgie que nous reprenions nos activités, car si l’hiver était rude et froid, il faisait si bon le soir d’écouter les anciens nous raconter des histoires merveilleuses qui nous réchauffaient le cœur, tous assis sur la dalle de pierre autour de la cheminée. L’âpreté de la vie soudait entre tous les membres du village des liens très forts. Et ceci était indispensable, car nous avions beaucoup d’ennemis que cette fraternité entre nous dérangeait. Nos pires ennemis étaient ces odieux démons qui nous guettaient et nous tendaient sans cesse des pièges pour nous entraîner dans leur monde pervers.

Ce matin là, quelle ne fut pas notre stupéfaction et notre désarroi de constater que la merveilleuse fontaine qui alimentait en eau notre village était à sec. Le phénomène restait incompréhensible car les sommets regorgeaient encore de neige. Non ! Je n’exagère pas en qualifiant cette fontaine de merveilleuse, car elle l’était vraiment. Sa source se situait dans le pré surplombant le village à l’orée de la forêt. L’eau jaillissait des entrailles de la terre dans un jet auréolé de gouttelettes scintillantes. Elle surgissait en chantant. Et oui, c’est vrai, elle chantait. Elle possédait une voix d’un charme envoûtant et n’interprétait que de douces mélodies. Il faut vous dire qu’elle parlait aussi, mais, ça, c’est une autre histoire, car tout le monde ne pouvait comprendre ce qu’elle disait, nous n’étions que quelques uns à comprendre son langage. Nos anciens avaient construit un conduit en granit pour la diriger jusqu’au milieu du village de Courmayeur où elle retombait comme un feu d’artifice étincelant dans un grand bassin creusé dans le roc. C’était le point de rencontre des gens du village qui lorsqu’ils étaient fatigués se retrouvaient autour d’elle pour parler. Surtout les femmes bien sûr. Nous l’aimions. On l’appelait respectueusement : " Madame La source ". Ceci dit, vous comprendrez mieux le désarroi dans lequel sa disparition nous plongea. C’était comme si on nous avait enlevé la vie.

Les sages du village et le baron de l'époque se réunirent et bien vite conclurent à une intervention calamiteuse des démons. Je fus désigné pour parlementer avec leur chef. Je ne pouvais refuser. Nous devions trouver une solution pour nous sortir de cette situation qui menaçait la vie de notre village.

Je revêtis mes habits d’apparat et me dirigeai vers l’extrémité du village là où les rochers se resserrent pour protéger la route venant de la plaine. Loin derrière moi, les villageois formaient un cercle, attendant en silence le début des négociations. Rassemblant tout mon courage, je lançai mon invocation :


- Oh ! Grand fourchu, maître des ténèbres ! Puissant génie du mal et du monde bossu. Monstre incomparable et tordu. Je t’appelle. Je veux parlementer. Viens à moi, grand tordu !

Les échos emportèrent mon appel qui roula dans la montagne parmi les rochers, franchissant les pics et les monts et se perdant dans les vallées lointaines. Mon appel fut suivi d’un long silence, puis des nuages noirs se formèrent dans le ciel. Ils jaillissaient des rochers s’élançaient dans les nues et réapparaissaient dans le col où ils tourbillonnaient autour des rochers. Dans un fracas démoniaque des éclairs illuminèrent l’espace et soudain le monstre velu, tordu, affreux, biscornu, apparut. Il se planta en face de moi, tenant dans sa main fourchue sa longue fourche. Il avait pris des proportions énormes pour m’intimider, mais je ne me laissai pas impressionner. Je soutenais son perfide regard qui sortait des yeux incandescents de sa face velue. Ses énormes sourcils noirs rejoignaient le crin velu de sa tignasse rousse.

- Que veux-tu ? Oh ! Minus, parmi les Minus. Parle je t’écoute, car le maître n’aime pas être dérangé par des particules négligeables. Sois bref.

- Oh monstre perfide et nauséabond ! Oh ! Seigneur des immondices et des cabinets, je veux que tu rétablisses l’eau de la fontaine sur le champ.

Il pointa sa fourche sur ma poitrine et l’appuya fermement. Mais je n’avais pas peur car je savais bien que ce n’était pas à mon corps qu’il en voulait mais à mon âme, comme tous les démons d’ailleurs. Puis il partit d’un rire affreux, incommensurable, démoniaque, hystiriquo-grabuleux. La montagne se mit à vibrer, des roches se détachaient des pics et venaient exploser sur le sol. Les villageois apeurés reculaient.

- Ah ! Ah ! Et que m’offres-tu, en échange ? Oh stupide détritus de Rien du Tout !

- Que veux-tu ? Oh grand maître biscornu ! velu et tordu.

- Ton âme pour l’éternité ! Minus, poussière de néant !

- Pour l’éternité ? N’es-tu pas un peu trop gourmand ? Crois-tu que je vais te céder mon âme ainsi sans combattre, une âme, pure, noble, sans qu’il me soit donné une chance de la défendre dans l’honneur. Toi monstre si puissant, si imbu de tes pouvoirs, comment peux-tu t’abaisser à proposer des marchés aussi déshonorants pour ta notoriété, ta gloire ancestrale ? Toi le plus vicieux des vicieux, le plus fourbe des fourbes, que va penser de toi le peuple des maudits sur lequel tu règnes.

Il se redressa, sa sombre carcasse continua à prendre des proportions gigantesques. Le regarder, la tête arc-boutée en arrière, me provoquait des douleurs dans mes vertèbres cervicales, pourtant, j’avais vingt ans de moins qu’aujourd’hui.

- Tu as raison, minus, parmi les minables minus. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Nous allons faire un marché équitable. Que proposes-tu ?

- Toi, puissant parmi les puissants, laisse, au plus minable parmi les minable le choix des armes, le choix de la compétition. Ta grandeur abominable aurait-elle peur de moi ?

- Que ni ! Je vais te prouver que je suis un bon diable. Je te laisse choisir le terrain de l’épreuve.

- Merci ! Oh toi, ectoplasme de cataplasme ! Voici le défi que je te propose. Tu vois cette montagne ? Il faudra aller chercher une pierre de l’autre côté de la montagne et la ramener ici. Le premier qui arrivera aura gagné.

J’étais surpris d’entendre ma voix résonner dans les rochers comme la sienne, comme si toutes les forces cosmiques avaient pris possession de mon corps pour prendre le monde entier à témoin.

- Marché conclu, fit-il. Il se baissa prit une pierre sur laquelle il souffla pour la teinter en rouge et continua. Je suis beau joueur, pour éviter que tu ne te fatigues, je vais moi même la placer de l’autre côté. A demain matin à la même heure. Si tu perds, je prends ton âme, si tu gagnes, la fontaine dont l’eau reste prisonnière dans le sol, rejaillira. Il partit d’un énorme rire monstrueux et s’envola dans les airs.

Et moi, pour échapper aux reproches et discours pessimistes des villageois, je me retirai dans le pré après avoir annoncé à mes amis que je ne parlerai à personne.

Le lendemain matin, inutile de vous dire que tout le village était massé sur la place pour assister à l’épreuve. Pas vraiment tout le monde, il en manquait quelques uns. De son côté le maître des démons était venu avec toute une escouade de ses sombres disciples. Posant sa fourche contre ma poitrine il me dit de sa voix aussi suave qu’un tremblement de terre :


- Tu comprendras je l’espère que moi, maître des maîtres, je ne peux pas entrer en compétition avec un minus, parmi les minus comme toi. J’ai donc délégué l’honneur d’effectuer la compétition à un de mes champions. Es-tu d’accord ?

- Oui, maître des maîtres ! Sublime ectoplasme de cataplasme, je te remercie de l’honneur que tu me fais en me laissant affronter ton meilleur champion à l’haleine si fétide.

Un démon se détacha du groupe et vint se placer à côté de moi. Il marchait en roulant les épaules comme un champion venant chercher sa médaille d’or. Il avait une carrure imposante, deux fois plus grand que moi, avec des jambes longues et fines et des cuisses musclées comme celles d’un taureau. Il me toisa d’un regard dédaigneux de ses yeux visqueux dans un visage boursouflé de pustules pulvérulentes.

- Tu vas pouvoir courir dans les rochers avec tes pieds fourchus ?

Ses yeux me lancèrent des éclairs et je dû fermer les miens pour ne pas être aveuglé.

- Cessez de parler. L’heure de la vérité a sonné. Attention, je vais donner le départ, cria le maître aux pieds tordus. Sa voix vibrait dans la montagne comme un tonnerre déchaîné. Un ! Deux ! Trois ! Partez !

Le démon partit comme une fusée dans le sentier qui contournait la montagne, moi, à l’étonnement général de tous, je fonçai dans le pré. Je m’approchais du trou béant de la source et plongeai dedans. La brave source avait bien travaillé. Toute la nuit elle avait creusé, charrié des tonnes de rochers. La fonte des neiges lui donnait une force extraordinaire. Il lui était interdit de sortir, mais elle pouvait faire ce qu’elle voulait à l’intérieur de la montagne et lorsque hier, je suis venu lui demander de me creuser un canal dans la montagne qui déboucherait sur l’autre versant, elle n’a pas hésité. Quant à mon adversaire, le champion des démons, il filait comme une flèche sur le flanc de la montagne, plus vite qu’un cheval au galop. Mes amis, cachés dans la montagne avaient du mal à le détecter tant il allait vite. Dès qu’il apparaissait, ils déclenchaient sur lui une avalanche de pierres pour essayer de le ralentir, au grand dam des autres démons qui eux aussi étaient cachés pour en faire de même avec moi, bien qu’ils étaient tous convaincus que ce ne serait pas nécessaire. Quant à moi, je ne courais pas aussi vite que lui, mais mon parcours était tellement plus court que j’avais une toute petite chance de m’en sortir. Pour me soutenir, la source avait entamé une musique : " La chevauchée des Walkyries " qui se déroulait à un rythme effréné. J’arrivai à la pierre le premier alors que le démon, apparaissait. Vite, je repris ma course à l’intérieur de la montagne, alors que derrière moi, la source déclenchait un éboulis pour empêcher le démon de suivre le même chemin. Mon cœur battait à tout rompre. Je n’écoutais pas mes muscles gémir de douleur. Mes entrailles se tordaient dans mon ventre en feu. Je sentais mes poumons prêts à exploser. Mais je ne ralentissais pas mon rythme et à l’étonnement général, j’arrivai le premier avec ma pierre rouge que je jetai aux pieds du grand démon.

- J’ai gagné. Rends nous notre source.

Il partit dans une rage folle.

- Petit Minus ! Tu as triché ! Tu es un tricheur ! Je vais te pulvériser !

- N’est-ce pas ce que tu enseignes, Oh grand seigneur menteur ? Roi des rois. Le plus menteur parmi les menteurs. Toutefois, je te ferai remarquer que je n’ai jamais dit qu’il fallait contourner la montagne. C’est toi qui a interprété mes paroles. J’ai proposé de courir pour aller chercher la pierre, un point c’est tout. Maintenant tu dois tenir ta parole puisque tu es roi et que la loi des Ténèbres et de la Lumière t’y contraint.

Il se mit à gesticuler et jeter des invectives et des incantations dans tous les sens, la montagne tremblait, le soleil se cachait. Les oiseaux fuyaient de toutes parts. Même sa légion démoniaque prise de panique s’enfuyait tant elle redoutait son courroux. Dans sa colère il fit un geste et ils se transformèrent en rochers. Le plus grand s’appelle aujourd’hui, en mémoire à mon exploit : le pic du diable … je vous dirai le nom des autres une autre fois. Et Aristote sait s’il y en a dans notre duché d'Aoste. Des démons ou des rochers me demandez-vous ? Les deux pardi !

Déjà le chant de la source se faisait entendre. Elle arrivait à la vitesse d’un éclair, toute auréolée de lumière. Un cri de joie monta de tout le village. Ils me hissèrent sur leurs épaules et me promenèrent tout le matin durant en chantant dans le village. Ce fut pour moi, encore plus pénible que la course que je venais de faire. Mais j’étais tellement heureux. J’étais le premier humain a avoir berné un démon.

Si les Valdôtains ne relatent jamais mon exploit c’est parce qu’ils sont jaloux. Mais sachez le, ce que je vous dis est vrai. Mon inspiration, c’est cette merveilleuse source. C’est elle qui me raconte ces belles histoires. Et chaque rocher chez nous a une histoire.
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